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Boulevard des Réfugiés : Être chez soi à Montréal après l’Holocauste a interviewé des enfants survivants qui sont venus à Montréal dans l’après-guerre grâce au Projet des orphelins de guerre, à un assortiment de programmes de travail ou au parrainage familial. Ces conteurs Web partagent des souvenirs sur l’immigration au Canada et les premières expériences souvent déterminantes qu’ils ont vécues dans le quartier maintenant connu sous le nom de Mile End et du Plateau. Cette page continuera à évoluer tout au long de la prochaine année, à mesure que d’autres extraits d’entrevues s’y rajoutent. Nous espérons qu’elle donnera un aperçu des expériences variées de ces réfugiés.

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muguette

Muguette se tient devant sa première maison canadienne sur la rue Clark, en 1948. Source : Muguette Myers

Muguette Myers (née Szpajzer) est née en 1931 à Paris. Lorsque la guerre éclate en 1939, Muguette quitte sa ville grâce à son école et, quelques mois plus tard, rejoint sa mère et son frère (le père était déjà mort) à Champlost, en France, où les gens savent qu’ils sont juifs mais ne les dénoncent pas. La famille est retournée à Paris en 1941 et a réussi à éviter la capture à de nombreuses reprises, avec l’aide d’amis et d’étrangers, et parfois sur un simple coup du destin. En particulier, Muguette échappera de justesse à la rafle du Vel’ d’Hiv (capture de nombreux Juifs parisiens) en juillet 1942 en fuyant vers la Normandie la veille. Elle et sa famille ont ensuite été réunies à Champlost. Après la Libération, ils sont retournés à leur appartement parisien et Muguette s’est inscrite à l’école de commerce. En 1947, Muguette immigre au Canada avec sa mère et son frère, parrainés par des oncles et une tante déjà établis à Brantford, en Ontario, et s’installent à Montréal. Elle reprend brièvement ses études avant de décrocher un emploi dans une manufacture de vêtements pour hommes, où elle a rencontré un Juif d’origine canadienne, Philip Myers. Ils se sont mariés en 1951 et ont eu deux enfants. Muguette est conférencière au Musée de l’Holocauste Montréal. Elle témoigne également partout au Canada au nom de la Fondation Azrieli, qui en 2015 a publié ses mémoires sur les années de guerre.

L'attitude des Juifs canadiens envers les survivants

Établissement et souvenirs gastronomiques

Les premières amitiés à Montréal


Sidney Zoltak

Sidney Zoltak participe à un concours de danse au Palais d’Or, en 1951. Source : Sidney Zoltak

Sidney Zoltak est né en 1931 à Siemiatycze, en Pologne. Sa paisible existence prend fin en 1939 sous l’occupation soviétique puis allemande. En août 1942, les Allemands ont établi un ghetto dans la partie défavorisée de la ville, où les Zoltak vivaient avec trois autres familles. Ils s’échappent par une brêche dans les barbelés début novembre 1942. Ceux qui sont restés derrière ont été conduits à leur mort à Treblinka. Par la suite, Sydney et sa famille se sont cachés puis se sont retrouvés dans une ferme appartenant à une famille de Catholiques polonais. Ils y sont restés jusqu’à leur libération par l’armée soviétique en juillet 1944. La famille polonaise, avec laquelle les Zoltak sont restés en contact, a été honorée en 2011 comme Juste parmi les nations. Après la libération, Sydney et ses parents ont quitté la Pologne, cheminant à travers l’Europe de l’Est vers l’Italie, où ils ont vécu dans de nombreux camps de personnes déplacées. Après la mort de son père en 1945, Sydney a déménagé avec sa mère dans un camp de personnes déplacées à Crémone, en Italie, jusqu’à ce que la famille de sa mère parraine leur immigration au Canada. Ils sont arrivés à Montréal en 1948. Sydney dirigea une société d’assurances prospère et épousa une survivante ukrainienne, Ann Dickstein, en 1954. Ils eurent deux fils; leur aîné est décédé en 1973. Sydney est actif dans les dossiers liés à l’Holocauste; il a été membre de conseil d’administration de la Claims Conference, coprésident des comités sur la Journée du souvenir de la Shoah, conférencier pour le Musée de l’Holocauste à Montréal, et six fois participant à la Marche des vivants. Il est également auteur de mémoires relatant son expérience pendant et après la guerre.

L’Avenue du Parc et sa communauté juive d’après-guerre

Socialisation à Montréal

Le YMHA de Montréal et la Bibliothèque publique juive

Rencontres et mariage à Montréal


Schondorf

Rena et Mayer Schondorf, le 30 décembre 1952. Source : Rena Schondorf

Rena Schondorf est née en 1929 à Cracovie, en Pologne. Elle a 12 ans lorsque les Allemands, qui occupent la ville, établissent le ghetto de Cracovie où tous les Juifs sont rassemblés. À la suite de plusieurs vagues de déportations, le grand ghetto est fermé à l’été 1942 et la famille de Rena déménage dans le petit ghetto à Plaszów. Là, Rena travaille dans l'usine de textile Optima, réparant des pulls et des chaussettes de militaires allemands, provenant du front russe. À l'approche de l'armée soviétique à l'été 1944, les Allemands commencent à liquider le camp de Plaszów. Rena et sa mère, Ruth, sont transférées à Auschwitz-Birkenau en Pologne, puis à Bergen-Belsen en Allemagne et enfin au camp de concentration de Salzwedel, toujours en Allemagne, où elles travaillent dans une usine de munitions jusqu’à leur libération par l'armée américaine en mai 1945. Elles retournent à Cracovie et y restent jusqu'au début de 1946. Un oncle, qui a également survécu à la guerre et vit alors à Berlin en Allemagne, aide Rena et sa mère à sortir en cachette de Pologne. Au printemps 1947, la mère de Rena l’envoie vivre chez un cousin à Londres en Angleterre, où elle va à l’école. En novembre 1948, Rena rejoint sa mère qui a immigré au Canada et s'est installée à Montréal. En 1951, Rena épouse Mayer Schondorf, un survivant de l’Holocauste originaire de la Slovaquie et ils ont deux enfants et de nombreux petits-enfants. Rena a été conférencière au Musée de l'Holocauste Montréal pendant de nombreuses années et a longtemps participé à la Marche de la vie.

S'intégrer à la vie économique à Montréal

L'attitude des Canadiens envers les survivants

Les liens sociaux à Montréal

Regards sur la religion après la guerre


Bokser

Berel Bokser à Montréal, 1948. Source: Berel Bokser

​​Berel Bokser est né en 1925 à Rovno, en Pologne, dans une famille appartenant à la classe moyenne, de langue yiddish. Après l’invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne en juin 1941, son père décède et la famille fuit vers l'est dans diverses villes du pays avant de s'installer à Astrakhan, où ils vivent et travaillent dans un kolkhoze, une ferme collective à l'extérieur de la ville. En 1943, Berel déménage à Sverdlovsk, où il vit jusqu'à la fin de la guerre. Après la libération, il se rend dans divers camps de personnes déplacées en Allemagne, pour finalement retrouver sa mère et sa sœur à Ulm. Là, Berel travaille comme professeur de mathématiques et d'éducation physique. La famille veut émigrer aux États-Unis où elle a des parents à Boston, mais les Juifs ne sont pas autorisés à entrer dans le pays. En 1948, un cousin éloigné parraine Berel, ainsi que sa mère et sa sœur, leur permettant d'immigrer au Canada, où ils s'installent à Montréal. Berel trouve un emploi dans le transport maritime, tout en suivant des cours du soir pour terminer ses études universitaires. Il obtient un baccalauréat en commerce et plus tard un diplôme en comptabilité à l'Université McGill. En 1959, Berel épouse Frances Rubin. Ensemble, ils ont plusieurs enfants et petits-enfants.

Vie sociale et amitiés à Montréal

Jouer au soccer à Montréal

Le tabou de l'Holocauste après la guerre

Premiers emplois à Montréal


OlgaPerlmutter

Olga Perlmutter, date inconnue. Source : Joseph Perlmutter, tel que publié sure CBC.ca a

Olga Perlmutter est née en 1919 à Sarospatak, en Hongrie et a grandi au sein d’une famille de huit enfants. Ses parents sont propriétaires d’une grande entreprise textile et, après avoir terminé ses études secondaires, Olga travaille dans l'entreprise. La famille est déportée à Auschwitz en mai 1944 et plusieurs membres sont assassinés dès leur arrivée. Après la libération, Olga retourne dans sa ville natale où elle se marie et a deux fils. Son mari décède en 1948, alors que son plus jeune fils n'a que quelques mois. Olga et ses deux fils immigrent en Israël en 1949. Son frère s'est établi à Montréal et Olga, voulant être avec sa famille, immigre au Canada en 1951. À Montréal, Olga épouse un survivant de l'Holocauste hongrois qui s'était installé au Venezuela après la guerre. Elle travaille avec sa belle-sœur qui est coiffeuse et après un certain temps, elles ouvrent ensemble leur propre salon de beauté.

La scolarisation des enfants et les amitiés

Travail à Montréal

Amitiés et mariage à Montréal


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